Rapport annuel 2024
Malgré une pression persistante sur la cuve de brassage, le secteur brassicole belge investit 178 millions d’EUR
L’année 2024 fut à nouveau une année mouvementée pour le secteur brassicole belge, marquée par de grands défis sur les plans économique et sociétal. La pression persistante sur le pouvoir d’achat, l’augmentation des coûts et le contexte géopolitique incertain se reflètent clairement dans les chiffres annuels. Le volume total de bière en Belgique a diminué de 2,1 %, confirmant la baisse structurelle de la consommation de bière. Les exportations ont également été affectées, avec un recul de 3,4 % : -2,6 % au sein de l’UE et -8,0 % hors UE. Malgré cela, la bière belge reste fortement représentée à l’international, et le secteur démontre sa vision d’avenir avec 178 millions d’EUR investis dans l’innovation, la durabilité et la qualité.
Chiffres-clés 2024
La consommation totale de bière en Belgique a reculé de 2,1 % en 2024, avec une baisse de 2,9 % dans l’horeca et de 1,5 % dans la grande distribution. Ce recul est légèrement moins marqué qu’en 2023, année où la consommation avait chuté de 6 %. Sur une période de dix ans, la consommation de bière en Belgique a diminué de près de 20 %. L’an dernier, six brasseries ont fermé leurs portes, faisant passer le nombre total de brasseries en Belgique de 417 en 2023 à 411 fin 2024.
Alors que les exportations compensaient autrefois la baisse de la consommation intérieure, cet effet amortisseur a disparu depuis 2023, avec une chute de 7,5 % cette année-là. En 2024, le recul est limité à 3,4 %, avec -2,6 % dans l’UE et -8,0 % hors UE. Néanmoins, la bière belge reste un produit d’exportation apprécié dans le monde entier : 70 % de la production belge est destinée à l’exportation.

Résilience
Malgré cette tendance à la baisse, le secteur brassicole belge se distingue par sa capacité d’adaptation et sa résilience. Face à la hausse des coûts, aux changements dans le comportement des consommateurs et à l’instabilité géopolitique, les brasseries continuent à innover, investir et collaborer pour s’inscrire dans une démarche tournée vers l’avenir.
Un signe clair de cette résilience est l’investissement de 178 millions d’EUR réalisé par le secteur en 2024. Ces fonds ont notamment servi à la modernisation des installations, à la durabilisation des processus de production et au renforcement de l’ancrage local. Les brasseries utilisent de plus en plus de matières premières locales et durables, valorisent les sous-produits tels que les drêches et les levures, et investissent dans des solutions d’économie d’eau et d’efficacité énergétique, comme le solaire ou la méthanisation. En parallèle, le secteur reste un moteur important de l’économie belge : selon le Bureau fédéral du Plan, l’industrie brassicole belge contribue à hauteur de 4 milliards d’EUR au produit intérieur brut, soit environ 1 % du PIB.
Le secteur se montre également actif sur le plan de la responsabilité sociétale. La révision de la Convention sur la publicité pour l’alcool, le lancement de la plateforme de sensibilisation BE RESPONSIBLE et la poursuite de la croissance de l’offre de bières sans alcool en 2024 illustrent l’adaptation des brasseurs belges aux attentes sociétales changeantes. Contrairement à la tendance générale, la catégorie des bières sans alcool est en légère progression.

Assurer la stabilité en période d’incertitude
Face à un contexte économique et sociétal incertain, l’asbl Brasseurs Belges appelle les décideurs politiques à tout mettre en œuvre pour renforcer la stabilité et la prévisibilité de l’environnement entrepreneurial. C’est la seule manière de garantir des investissements continus dans l’innovation, la durabilité et la qualité. Le secteur plaide par ailleurs pour que la lutte contre l’abus d’alcool reste la priorité, sans tomber dans un discours qui diabolise toute consommation de bière ou d’alcool. L’asbl Brasseurs Belges demande une information correcte et un débat serein, empreint de raison et de nuance.
Krishan Maudgal, Directeur de l’asbl Brasseurs Belges :
« Les chiffres sont en baisse, mais moins fortement qu’en 2023. On ne peut toutefois pas encore parler d’un réel retournement de tendance », déclare Krishan Maudgal, Directeur de l’asbl Brasseurs Belges. « La stabilité et un climat entrepreneurial prévisible sont essentiels pour garantir un avenir durable à notre secteur. Nous demandons donc très clairement au nouveau Gouvernement fédéral de garantir la sécurité juridique et de ne pas imposer de charges réglementaires supplémentaires sur la bière, ou l’alcool en général. »
« Notre culture brassicole belge est non seulement une fierté nationale, mais aussi un levier économique et social local », poursuit Krishan. « Avec plus de 400 brasseries solidement ancrées dans nos régions, il est essentiel que nos brasseurs disposent de l’espace nécessaire pour continuer à innover et entreprendre durablement. »